La présence de la Seine et son importance pour le commerce font que ses rives sont habitées très tôt par les hommes.
Le souvenir historique de cette forêt remonte au temps des Mérovingiens. Elle s’appelle alors “d’Arelaune”, (Silva Arelaunum), selon FREDEGAIRE, chroniqueur supposé de l’époque.
Au Moyen-Age son nom devient BROTONNE.
Ce nom est couramment employé dans les chartres de donation des Rois et les historiens de l’époque n’en utilisent pas d’autres. Selon DOM MABILLON (Erudit français 1632-170, Bénédictin) elle aurait été donnée,
en partie, à St CONDE ou CONDEDE, breton de naissance, d’ou, SILVA BRITONIS. Les Gaulois creusent des mares et les tapissent de cailloux.
Des vestiges retrouvés sur plusieurs sites prouvent leur présence. Ils laissent quelques objets, comme des poteries ou des vases et un tombeau. Certaines de leurs mares sont pavées ou garnies de fragments de silex colmatés avec du crayon(calcaire), du sable et de la terre glaise battue.
Des restes de tuileaux et morceaux de vases antiques prouvent leur origine. Elles se ressemblent et ont été creusées dans un but utilitaire constant : elles ne sont pas le fait du hasard.
Les Gallo-Romains eux, négligent les mares et creusent des puits.
Ils sont maçonnés et marquent l’emplacement d’une villa. Les vestiges de la villa de la mosasîque(ci-contre), ainsi que d’autres constructions et une nécropole furent retrouvés.
Un doute existe pour les puits : ils ne servent peut-être pas uniquement au puisage de l’eau mais, vraisemblablement à y descendre les récoltes et les mettre à l’abri des pillards dans des galeries creusées horizontalement sous la terre.
Les Vikings sont également présents dans cette forêt, Charles le Simple, en 911, leur concède par le traité de Saint Clair sur Epte une part du royaume qui, plus tard, deviendra LA NORMANDIE.
Il y avait probablement dans l’antiquité, plusieurs fontaines dans cette forêt. En creusant des puits, il semble que les habitants découvrirent des sources et ensuite, en formant des tranchées, obtinrent des bassins.
Au VIème siècle cette même forêt attire les Rois et les vassaux pour la chasse : elle est très giboyeuse. FRANCOIS 1er qui vient souvent y chasser à courre, laisse ses chevaux et ses chiens s’abreuver dans ces mares. Pour le gibier, elles sont nécessaires à leur vie. La forêt est également à l’origine de plusieurs légendes. Dans son livre imprimé en 1937, Léon FALLUE fait l’inventaire des antiquités de cette forêt. Il détaille avec minutie tout ce qu’il trouve : vestiges d’habitations romaines, pierres taillées, tuilleaux, ruines de monuments druidiques, buttes recouverts de briques, traces de fouilles, morceaux d’objets en bronze, médailles,
poteries.
Citons également Marie-Clotilde LEQUOY qui, dans le cadre d’un Mémoire de Maitrise en réalise l’inventaire archéologique : ouvrage particulièrement précis et intéressant.
Mais revenons à Léon FALLUE qui, partout dans cette forêt trouve des mares et des puits.
Il écrit « …mare dite des trois pierres partagée en deux parties égales par une chaussée… on remarque une excavation conique appelée puits de la Houssaye ayant au moins 10 pieds de profondeur… se voie une mare (a) … une enceinte à double fosse (b) dans laquelle il y a plusieurs dépréssions… on trouve l’ouverture d’un puits antique maconné… » Que sont devenus ces vestiges ?
Les pillages ont du faire disparaître une partie de ce patrimoine et le temps et la végétation ont fait le reste. Dommage !
jalep